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mardi 23 juin 2009

La trahison de Thomas Spencer

« Il était impossible et dérisoire d’expliquer, impossible et dérisoire de se justifier, de demander pardon. Une faute avait été commise, mais en conscience. Je l’assumais à ma manière. Des mensonges avaient été entretenus. Je les regrettais, mais il était trop tard. Il restait la trahison. Les traîtres n’ont pas d’excuses à bredouiller. » Extrait du livre


L’AMITIE N’A PAS DE PRIX…


Thomas n’a pas de père et ne s’interroge pas sur le sujet jusqu’au jour où Paul, son ami d’enfance né le même jour que lui, lui pose la question qui l’amène à réfléchir : « Pourquoi on le voit jamais, ton père ? »


Effectivement, à ce moment précis Thomas réalise qu’il ne connaît pas son père et ne l’a même jamais vu. Il en est « dévasté. »


Il souffre de « ce sentiment de dévastation instantanée. » Avec Paul, Thomas traverse l’enfance comme des « jumeaux mais pas frères. »


Lorsque Paul perd son frère, plus âgé que lui, lors de la guerre de Corée, il leur manque à chacun quelqu’un d’important. L’un son père, l’autre son frère aîné. Ce n’est pas rien dans la vie d’un enfant. 


Thomas le dit comme une évidence : « Je crois que si Paul et moi nous sommes autant attachés l’un à l’autre, c’est parce qu’il nous a manqué quelqu’un ; A lui un frère, à moi un père. »


Cette enfance, ils vont la parcourir accroché l’un à l’autre. Paul protège Thomas, le rassure, le console. Thomas écoute Paul, le suit sans condition.


A dix ans, dans cette Amérique agitée, Thomas découvre le racisme « en une seule phrase, prononcée sur un ton désolé et néanmoins badin, tout le racisme du Sud. »


Il traverse là sa première déception, « c’est la première rencontre avec la souffrance. »


Puis, toujours uni à Paul, le temps passe, les années s’additionnent, ils grandissent. Les premiers amours se présentent. C’est le moment des premières vraies distances entre eux. Thomas en souffre. 


Il découvre la solitude : « Il en va de la solitude comme les plantes : il en existe plusieurs variétés. » Thomas nous les décrit sous cinq formes selon le moment où elles les sont vécues. Il les a toutes traversées.


La vie continue son avancée, les amours aussi. Tous deux évoluent, grandissent en empruntant des chemins différents, d’autres distances s’installent certes mais rien ne les sépare.


QUOI QU’IL ADVIENNE !


Paul s’engage pour le Vietnam. Personne n’approuve cette décision, ne serait-ce qu’en souvenir de son frère et pour ses parents. Tous tentent de lui faire changer d’avis sans y parvenir. Seul Thomas garde le silence car il sait que cela est inutile. Paul est réfléchit et ne prend jamais de décision à la légère. Il en a pesé toutes les faces.


Thomas espérera son retour chaque jour et chaque jour est une déchirure, tout comme Claire la fiancée de Paul, tout comme ses parents. Paul en reviendra détruit et mutilé. Mais ce qui va l’achever c’est sans nul doute ce qu’il apprendra après son retour : « La trahison de Thomas Spencer. »


L’histoire est émouvante, tour à tour pleine de tendresse, d’amour. De l’enfant à l’homme, ces deux êtres ne cesseront jamais de s’aimer d’un amour sain et pur. Il n’en demeure pas moins que les pages les plus bouleversantes sont les dernières car nous sommes loin d’en imaginer la teneur.


Nous parcourons ici l’enfance, l’adolescence, la vie de ce narrateur torturé par les remords. De Eisenhower à J.F Kennedy, en passant par le mur de Berlin, la Corée, le Vietnam, autant d’événements qui ont marqué Thomas et Paul. Nous traversons avec eux, le temps et l’Amérique de cette époque, sur plusieurs décennies.


Thomas et Paul restent les amis, « les frères » qu’ils ont toujours été. Leurs convictions divergentes n’ont pas non laissé de traces sur leur profonde amitié où l’amour à plus d’importance et garde sa place quoi qu’il advienne. Même la trahison ne leur a tiré aucun cri


Particulièrement destiné à ceux qui aiment les sagas. Ce roman vaut la dépense par sa qualité tant de l’histoire en elle-même que pour le style de l’écriture.


Un très bon roman plein de sensibilité, de tendresse, d’amour et ce même dans la tourmente.


Le paysage alentours nous y est joliment décrit. Les personnages sont attachants.


C’est le type de saga qui ferait un bon téléfilm.


Marie BARRILLON


Informations sur le livre :

Titre : La trahison de Thomas Spencer
Auteur : Philippe Besson
Editions : Julliard
ISBN 13 : 9782260017707
Format broché : 21,00 €
Format Kindle : 9,99 €


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