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vendredi 12 juin 2009

Récit d'un branleur

« Dans la file d’attente du magasin, c’était à mon tour de déposer mes boîtes pour chien sur le tapis roulant de la caissière qui faisait un concours d’acné avec sa caisse. En repensant à mon rêve je le trouvais ridicule. Et je me dis que j’étais aussi con dans mes rêves que dans la vie. Et que ça m’aurait bien arrangé d’être un génie dans mes rêves. Que ça m’aurait reposé de ma connerie éveillée. » Extrait du livre


IL PARAIT QU’ON ATTIRE TOUS UN CERTAIN GRATIN DE LA SOCIETE


Roman ne sait pas quoi faire, il erre dans sa vie comme beaucoup d’autres, désœuvré et sans envie. Sans emploi, ni famille et pas non plus d’amis ou de femme. Il erre sans aucun intérêt.


Mais, s’il y a une chose qu’il n’a aucune difficulté à comprendre c’est que tous les déjantés, les dingues, les farfelus, il les attire mieux que les mouches sur le miel, « les hallucinés. Et tous ceux qui ont besoin de se plaindre. »


À longueur de temps, Roman écoute leurs palabres, leurs discours, leurs questions existentielles qui ne le sont que pour eux sans se demander si Roman, lui, en a à faire quelque chose. « Ces types là, ils vous voient comme deux oreilles géantes mises au monde pour n’entendre que de longues plaintes. »


Mais Roman, par gentillesse ou par lâcheté, ne dit rien et les laisse débiter leurs problèmes qui finalement ne sont grands et importants que pour eux.


Et si Roman ne sait pas quoi faire de sa vie c’est seulement parce qu’il est feignant, et même très feignant. Car même chercher du travail à quoi bon puisqu’on lui « avait dit qu’il était impossible d’en trouver. » Il n’avait donc pas insisté et n’avait plus cherché.


Puis Julia, sa tante lui demande de lui rendre un service. Ca tombe à point nommé. Elle voudrait qu’il s’occupe de Véra, sa chienne durant son absence qui va la mener en cure mais dont finalement elle ne reviendra pas. En contre partie, elle le gratifie d’un chèque plus que généreux. Julia est riche et ne lésine pas sur les zéros qui en font un montant exorbitant. Roman fébrile range le chèque dans sa poche.


UN PEU D’OCCUPATION NE FAIT PAS DE MAL


Cette somme rondelette donne à Roman une raison supplémentaire de ne rien faire. Mais, elle lui donne surtout l’envie de sortir tout le temps, toute la journée, laissant Véra seule dans l’appartement. C’est plus fort que lui et tellement tentant aussi : « l’argent ne me brûlait pas que les doigts, il cramait aussi mon cerveau et toute ma raison. »


Cela dit, au bout de quelque temps et avec ce fameux pécule laissé par Julia, Roman décide de monter son agence des plaintes : « La société des Plaintes. » Celle-ci ne met pas longtemps à prospérer tant il y a de plaignants. Les lamentations vont bon train. Ils viennent et reviennent encore tous ces gens en mal de vivre ou d’être tout simplement, tous ces plaignants qui finalement ne savent plus quoi inventer pour déverser leurs jérémiades, puis s’en retournent « vers la dixième planète du système solaire »  que Roman avait baptisé « l’étoile de la connerie humaine. Planète accueillant tous les timbrés et autres malades de la terre. »


Mais, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, tout le monde le sait. Roman va s’en apercevoir tristement, « À chaque folie meurtrière recommencée dans le monde, l’homme est un peu plus con qu’hier. » Il va tout abandonner comme on claque des doigts.


Ce roman n’est ni un roman d’aventure, ni une histoire à suspense pourtant on se laisse emporter par le personnage avec sourire. Il est paumé dans une vie tout aussi paumée et de surcroît ne fait rien pour en changer mais il est attachant. Il est à l’écoute de tous ceux qui lui racontent leurs déboires et paradoxalement, Roman en fait de même avec nous lecteurs. Ce livre est plein d’humour, farfelu, un poil déjanté. C’est un bon moment de détente.

Pour tous ceux qui cherchent une lecture de distraction.
Il est écrit comme on parle, sans grand mot. Il est drôle et la lecture en est facile.

Marie BARRILLON


Informations sur le livre :

Titre : Récit d’un branleur
Auteur : Samuel Benchetrit
Editions : Julliard
ISBN 13 : 9782260015420
format broché d'occasion : 2,52 €
format poche : 6,40 €



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